Nord -Marc

PAR PONTS ET PAR VAUX

 Nous empruntons des ponts tous les jours sans vraiment les voir.Et pourtant, en prenant la peine de s'y arrêter, ils nous racontent des histoires, ils nous racontent l'histoire,souvent dramatique, convoités qu'ils furent lors des innombrables conflits qui ont meurtri notre région, mais aussi amusantes....

Dans l'ouvrage que j'ai proposé à mon éditeur et qui, je l'espère, sera publié, je me suis efforcé de faire parler les ponts du Nord-Pas de Calais. Certes, pas tous, car il y en a des milliers, seulement une centaine qui, tous, enjambent l'un de ces fleuves ou l'une de ces rivières qui maillent notre région. Tous se situent en des lieux qui "méritent un détour" comme nous y invitait jadis un certain guide touristique! Et pour cause, leur environnement présente toujours un attrait tout particulier...Et comme souvent les ponts ont inspiré les poètes, je me suis attaché à les relier tous à une citation, célèbre ou presque méconnue...

Maintenant faisons étape dans le Pas de Calais, vers Thérouanne et Estrèe Blanche où le chevalier Bayard a laissé des traces...

A Estrèe Blanche, sur la chaussée Brunehaut, localité située à seulement quelques kilomètres de Thérouanne en venant d'Arras, la route franchit un pont sur la "Lacquette". Est ce le pont Bayard? L'histoire raconte qu'en 1513, lors de la bataille des éperons (Enghinegatte, commune distante de 3 kilomètres), vaincu par les troupes impériales, le chevalier y fut fait prisonnier, donnant ainsi son nom à l'ouvrage.

Mais il se pourrait que le pont Bayard se situe aussi à 5 minutes de voiture dans la localité voisine d'Enquin les Mines. L'histoire n'a pas retenu l'endroit précis!

A noter que Thérouanne tient son nom du langage morin (gaulois de Morinie) qui signifiait Taverne ou Tarouanne, c'est à dire le lieu d'échanges commerciaux, d'assemblées religieuses, ou de tribus.

Les Romains prirent la ville en 55 avant JC. En 29 avant JC la ville est entourée de fortifications. Deux ans plus tard, la route Arras-Boulogne passant par là est tracée.

En 1513, Henri VIII et L'Empereur Maximilien I° se liguèrent contre Louis XII pour s'octroyer ce secteur de l'Artois alors dédié au roi de France par le Traité de Senlis.

Ce fut la bataille d'Enguinegatte, dite bataille des éperons car, dit on, les éperons, ou pics, servirent plus que les épées : les français éperonnaient leurs chevaux pour fuir plus rapidement! C'est là que Bayard fut capturé par l'ennemi.

Dans cette zone, on ne manquera pas de voir ou revoir les localités du pays de la "Lys romane" ou "Trame verte et bleue", espace à haute valeur écologique qui a pour objectif de préserver et restaurer les coeurs de nature du territoire, faune, flore, cours d'eau...Cette structure inter-communale poursuit aussi comme objectifs de renforcer les liaisons écologiques et paysagères et de reconquérir et préserver les ressources natutrelles ( Se renseigner auprès de l'office de tourisme du pays de la Lys romane à Lillers, tél 03.21.25.26.71).

On pourra aussi visiter le musée historique et archéologique de Thérouanne, en mairie ainsi que le site archéologique dominant la vallée de la Lys. On s'attardera également sur les sentiers des morins et des batailles au départ de la place de l'église de Thérouanne (Office de tourisme tél 03.21.93.81.22).

J'ai emprunté à Victor Hugo cette réflexion pour "accompagner" la vue du Pont Bayard, sans doute situé à Estrèe Blanche : "Les grandes révolutions naissent des petites misères comme les grands fleuves des petits ruisseaux".

Arrêtez vous donc là bas!



18/04/2009
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